Les “bêtises” de votre tout-petit mettent vos nerfs à rude épreuve ? Ces témoignages de parents et ces conseils du magazine Popi vous aideront à les anticiper… ou à rester calme devant le canapé couvert de dessins.
Une maladresse
En tentant d’atteindre les biscuits ou de se servir seul, votre tout-petit renverse le verre de jus de fruits ou le bol de lait. Pour désigner ces incidents du quotidien, Florence récuse le terme de “bêtise” : «Ça n’a rien de bête, ni d’intentionnel : c’est soit de la maladresse, soit un désir d’autonomie. Avec ma fille, nous appelons ça des “oups” : “Oh, quel oups ! Viens, on va chercher une éponge !”»
De fait, peut-on leur reprocher de prendre des initiatives ou d’avoir des gestes encore malhabiles, alors qu’ils sont en pleine acquisition et de l’autonomie, et de la perception de leur propre corps ?
Ce qu’on peut faire avant
• Mettre à leur disposition, de façon accessible, les objets du quotidien dont ils ont besoin.
• Les accompagner dans leur désir de faire tout seul.
Ce qu’on peut faire après
• Dès que c’est possible et même si cela demande du temps, essayer de leur faire “réparer la bêtise” (pour reprendre l’expression consacrée) : passer l’éponge, balayer, mettre les vêtements au sale, nettoyer avec la serpillière… Passionnant !
Une méconnaissance de l’interdit
“Aussi bien notre fils aîné que notre fille ont un jour dessiné sur le canapé… gris clair !” Bon, sur le coup, on s’énerve. Avant de se rendre compte qu’on n’avait pas pensé à préciser, en leur offrant des feutres, qu’il ne fallait les utiliser que sur du papier… Parfois, ce qui nous semble évident ne l’est pas pour les enfants. La “règle” est implicite, tout autant que ses justifications (économies, hygiène, sécurité…). Mais il faut reconnaître qu’on a parfois du mal à anticiper toutes leurs idées !
Ce qu’on peut faire avant
• Expliciter nos attentes et anticiper leurs idées créatives.
Ce qu’on peut faire après
• Rappeler la règle, et faire “réparer” pour la forme, même si c’est pour faire prendre conscience que “ça ne part pas”.
Une impulsion soudaine
Pour distinguer la petite de la grosse bêtise, chez tous les parents interrogés, la notion de danger fait office de critère. Cécile se souvient très bien de ce jour-là : “En sortant du parc avec un copain, mon fils de 2 ans et demi a traversé l’avenue sans regarder. J’ai eu la peur de ma vie, et mes nerfs ont complètement lâché : j’ai réagi très violemment.” Les petits enfants ont beau être sensibilisés aux règles, quand on est pris dans un jeu, ou une excitation, on peut “perdre la raison”. Dès qu’il y a réelle mise en danger, il faut marquer le coup.
Ce qu’on peut faire avant
• Anticiper les dangers : “Sur le parking, beaucoup de voitures reculent, alors tu dois me donner la main.”
• Annoncer ce qui est autorisé : “Quand on sera dans le parc, tu pourras courir tout seul.”
• Ne pas multiplier les négations (non, ne… pas), plus difficiles à décrypter que les affirmations. Dire “Marche !” plutôt que “Ne cours pas !”
• Dire “Stop !” plutôt que “Non !”
Ce qu’on peut faire après
• Expliquer à l’enfant pourquoi on a eu peur. Lui faire raconter sa version.
• Lui rappeler les règles (passage piéton, feu rouge, bonhomme vert…), puis lui demander de les expliquer à quelqu’un (une poupée, un voisin, un ami…), pour vérifier ce qu’il a retenu.
• Répéter, répéter, répéter encore… et cela pendant des années !
Un trop-plein d’émotion
À 2 ans, si le camarade de jeu ne se montre pas coopératif, il arrive qu’on arrache des mains, qu’on pousse, qu’on morde, qu’on tire les cheveux… Se mettre à la place de l’autre, acquérir l’empathie, tout cela vient en effet plus tard. Les enseignants de maternelle le disent : il faut parfois attendre la Grande Section ou le CP !
Ce qu’on peut faire pendant
• Intervenir.
• Ne pas toujours demander au plus grand de céder.
Ce qu’on peut faire après
• Rappeler les fondamentaux : on ne fait pas mal à l’autre, on respecte ses objets.
• Discuter avec le petit “agresseur” :
“Si tu veux quelque chose, tu peux demander en parlant, ou alors attendre.”
Un besoin de comprendre
Alors qu’on lui a demandé d’arrêter, il continue… C’est le genre de situation qui nous fait penser : “C’est pas possible, il me cherche ou quoi ?” Mais y lire une intention serait injuste. Il a d’ailleurs été prouvé qu’à cet âge-là, le développement cérébral de l’enfant le rend incapable de se dire “Je vais faire ça pour énerver mes parents”. Et puis, comme le note Jeanne, “à deux ans et demi, ma fille connaît les interdits, mais c’est comme si l’envie était trop forte” ! Cécile, elle, n’y voit pas une bêtise : “C’est plutôt au parent de lâcher prise. L’enfant, lui, teste la matière, le contenant, le contenu, le rapport de cause à effet…”
Ce qu’on peut faire après
• Rappeler l’usage classique de l’objet : “Un lit est fait pour dormir”, “La petite cuillère, l’assiette restent sur la table.”
• S’armer de patience !