Qu’il est bon d’entendre son petit rigoler ! Coucou-caché, comique de répétition, pipi-caca… : des spécialistes (libraire, psychologue…) et des parents livrent les secrets du rire des bébés dans le magazine Popi !
Secret n° 1. La répétition, ça c’est comique !
Pour rire, il faut se sentir en sécurité, en terrain connu. “L’enfant est rassuré par le comique de répétition et sa dimension rituelle”, analyse Catherine Pierrat, psychologue et psychothérapeute. Une fois la répétition bien intégrée, c’est le petit grain de sable qui vient ajouter du comique. Céline Dezélée, libraire au Dragon Savant, à Paris, évoque l’album Caca boudin (Stéphanie Blake, L’école des loisirs) : l’histoire d’un lapin qui répond “Caca boudin !” à chaque question de ses parents, sauf à la dernière. Une chute inattendue, et d’autant plus drôle, donc…
- Étienne, papa de Jean, 3 ans, raconte : “Un jour, en jouant avec Jean, j’ai fait tomber un bonhomme de son cheval, je l’ai fait rebondir avec moult ‘bing’, ‘beng’ et autres ‘ouille’ : grosse rigolade ! J’ai dû recommencer une quinzaine de fois, à sa demande. On pourrait y être encore !”
Secret n° 2. Pipi, caca… tout un programme !
Ce n’est pas un hasard si les auteurs jeunesse se sont emparés du thème de l’apprentissage de la propreté pour en tirer des histoires comiques. Car si pour nous, adultes, ce registre est un peu prosaïque, voire vulgaire, il offre aux petits un vrai sujet. Eh oui, apprivoiser ce qui sort de son corps, c’est tout un programme ! Alors, en rire avec Papa et Maman, ça soulage (sans mauvais jeu de mots) !
- Alice, maman de Chloé, 2 ans et demi, raconte : “Chloé et le mot ‘caca’, c’est une histoire qui dure… Il est facile à dire, alors elle court dans la maison en criant ‘caca !’, ça fait rire ses grands frères et, par effet miroir, Chloé rit aussi. Comme tout le monde rit, elle recommence !”
Secret n° 3. Le jeu du coucou-caché !
Le visage qui disparaît derrière les mains, le jouet dans le dos qui réapparaît… Le “coucou-caché” et tous les jeux autour de la disparition amusent les petits dès 1 an : “C’est le moment où ils prennent conscience de la permanence de l’objet”, explique Catherine Pierrat. La comédienne Florence Goguel (fondatrice de la compagnie de théâtre Le Porte-Voix, axée sur les spectacles pour jeunes publics) se rappelle la fascination des enfants lors d’un de ses spectacles : derrière un muret apparaissait d’abord le pavillon d’un tuba, puis le tuba tout entier et enfin le musicien. Tous riaient aux éclats !
- Inès, maman de Noa, 1 an et demi, raconte : “Le best of de Noa, c’est ‘coucou-hibou’. Je cache mon visage derrière mes mains sur ‘coucou’, je les enlève sur ‘hibou’. Ce n’est pas un jeu très élaboré, mais ça marche à chaque fois : Noa est mort de rire !”
Secret n° 4. Parents qui rient, enfants conquis
On le sait tous : le rire, c’est avant tout communicatif ! On peut rire de tout, de rien, de soi-même, des bêtises de nos enfants et des nôtres… Grimaces, gestes, bruits de bouche rigolos… Tout est bon à prendre pour partager un éclat de rire : “Rire diminue le stress, fait retomber la colère, disparaître la peur. Il permet de ne pas rester englué dans ses émotions…”, estime Catherine Pierrat. En revanche, pour l’ironie et le sarcasme, on vous conseille d’attendre un peu. Ce qui compte pour un petit, c’est vraiment qu’on rie AVEC lui.
- Erwan, papa de Félix, 3 ans, et Manon, 1 an, raconte : “Quand je raconte une histoire, je m’amuse à adopter des timbres de voix et des accents différents selon les personnages. Ça me fait rire… et entendre mes enfants se marrer me fait encore plus rire.”
Secret n° 5. Mystère, mystère…
Parfois, on se demande bien ce qui les fait rire autant… Céline Dezélée se souvient ainsi des éclats de rire de son fils Achille à la lecture des aventures de Pomelo, le petit éléphant rose, histoires pourtant plus métaphysiques qu’humoristiques. “Le rire des enfants est parfois un peu mystérieux”, observe-t-elle. Comme le nôtre, finalement ! Et c’est le fait de ne pas en détenir tous les secrets qui le rend si précieux.
- Marine, maman de Léon, 2 ans, raconte : “Dans un restaurant, on me sert un thé à la menthe. Léon éclate de rire, à en avoir les larmes aux yeux. Était-ce le bruit du liquide qui ‘glougloutait’ ? Le cérémonial du serveur qui faisait monter et descendre la théière ? Je ne sais pas… mais ça a été radical !”
Cet article a été écrit avec les conseils de Catherine Pierrat, psychologue et psychothérapeute, Florence Goguel, fondatrice de la compagnie de théâtre Le Porte-Voix, axée sur les spectacles pour jeunes publics, et Céline Dezélée, libraire au Dragon Savant, à Paris.