Bébé est terrifié par un cauchemar… Comment réagir ? Le point sur quelques idées reçues pour mieux comprendre ces mauvais rêves et vous aider à adopter la bonne attitude avec votre tout-petit.
“Les cauchemars ne servent à rien”
FAUX : Les cauchemars sont très utiles car ils servent d’exutoire et permettent à votre enfant d’évacuer les tensions, les angoisses et les émotions négatives vécues durant la journée.
Pendant le sommeil, le cerveau “fouille” dans l’inconscient pour récupérer ce que votre enfant y a enfoui et fabrique des cauchemars à partir de cette matière. Votre bambin est très jaloux de sa petite sœur ? Il rêve qu’une énorme araignée la dévore. Grâce à ce cauchemar, il peut exprimer son hostilité sans se sentir coupable et ainsi se “nettoyer” la tête.
“Les parents peuvent prendre leur enfant dans leur lit pour le rassurer”
FAUX : Un petit enfant tiré du sommeil par un cauchemar ne fait pas clairement la différence entre la réalité et ce qu’il vient de rêver. D’où sa terreur. Il est donc indispensable de le rassurer en le prenant dans les bras. Et surtout en lui parlant : “Cette grosse araignée n’existe pas en vrai, c’est toi tout seul qui as inventé cette histoire.” Allumez la lumière pour l’aider à émerger de son mauvais rêve, racontez-lui quelque chose d’agréable pour détourner son esprit du souvenir du cauchemar.
En revanche, il n’est pas judicieux de le prendre dans votre lit : se retrouver entre ses parents, à une place qui n’est pas celle d’un petit enfant, ne ferait que créer de la confusion… donc de l’angoisse, et peut-être d’autres cauchemars !
Il ne faut pas forcément réveiller un bébé qui fait un cauchemar
VRAI : S’il est terrorisé, les yeux grands ouverts, mais ne semble pas entendre, il ne s’agit pas d’un cauchemar mais d’une terreur nocturne. Alors que le cauchemar survient au cours de la deuxième partie de la nuit, durant le sommeil paradoxal, la terreur nocturne arrive en première partie de nuit, pendant le sommeil lent profond.
Ne faites rien, si ce n’est surveiller que votre enfant ne se blesse pas en s’agitant. Il ne sert à rien de lui parler, il ne vous entend pas, car il dort. Le lendemain, il ne se souviendra de rien. Certains enfants n’ont jamais de terreurs nocturnes, d’autres en ont quand ils sont très fatigués et s’enfoncent dans un sommeil un peu trop profond.
Les cauchemars signalent une difficulté de votre enfant
VRAI : Si votre enfant fait plus d’un cauchemar par semaine, a fortiori s’il en fait toutes les nuits, vous pouvez être sûrs qu’il traverse un moment difficile : quelque chose dans sa vie le perturbe. À vous de mener l’enquête pour découvrir quoi, afin d’y apporter une solution.
Les événements sources de cauchemars chez un tout-petit sont nombreux : la naissance d’un bébé, un déménagement, une brouille avec un petit copain, une nouvelle nounou ou une maîtresse qui lui fait peur, des tensions entre ses parents, la maladie d’un grand-parent, etc.
Sans chercher à interpréter absolument les cauchemars que votre enfant vous raconte, vous pouvez y puiser des indices : chez les tout jeunes enfants, les cauchemars sont beaucoup plus transparents que chez les plus grands et les adultes.
Merci à Lyliane Nemet-Pier, psychologue, auteur de Cet enfant qui ne dort pas… Pour en finir avec les nuits sans sommeil, éd. Albin Michel.
À faire avec votre enfant : un attrape-rêves pour chasser les cauchemars
Dans la culture amérindienne, le capteur de rêves est censé empêcher les mauvais rêves d’envahir le sommeil. Accroché là où le soleil se lève, il conserverait les belles images de la nuit et “brûlerait” les mauvaises, aux premières lueurs du jour.
Vous trouverez toutes les explications pour réaliser un attrape-rêves qui décorera la chambre de votre enfant dans le supplément pour les parents du numéro d’octobre du magazine Popi.
À lire aussi dans ce supplément pour les parents, une sélection de CD pour bercer votre enfant réalisée par la rédaction de Popi.