Ce n’est peut-être que le deuxième printemps de votre enfant. Le jardin, pour lui, c’est toute une aventure ! Et un petit carré de prairie, un formidable terrain d’exploration et de découvertes.
Le plaisir de toucher
Dans un jardin, votre petit apprenti jardinier peut malaxer ou pétrir la terre. Non seulement ce n’est pas interdit – comme souvent avec la nourriture – mais c’est même recommandé si vous l’invitez à planter avec vous des graines ou des bulbes.
“La plupart des enfants raffolent de cette expérience sensorielle, confirme Anne Gatecel (auteur de L’imaginaire, éd. Bayard), psychologue et psychomotricienne. Cette terre qui sent bon et colle aux doigts peut leur procurer une sensation d’enveloppement apaisante.” Et avec un arrosoir en main, le jardin se transforme même en royaume de la patouille ! Une activité manuelle parfaite pour les enfants de 2 ans donc !
Cependant, certains tout-petits se montrent réticents à toucher la terre, parfois même un peu dégoûtés. C’est le moment de leur expliquer que la terre n’est pas sale : c’est grâce à elle que poussent les légumes et les jolies fleurs !
L’émerveillement par le regard
Qui n’a jamais surpris un tout-petit très concentré, penché sur une fleur ? Le jardin est un lieu merveilleux pour développer ses capacités d’observation.
L’adulte peut lui faire comparer les feuilles des différents arbres et plantes, avec leurs formes bien spécifiques. L’inviter à regarder de près les détails d’une fleur, ses pétales, son pistil. Lui montrer les insectes qui courent sur les feuilles et les troncs, les vers qui apparaissent quand on retourne la terre, etc. Et avec lui, redécouvrir la vie grouillante de la nature au printemps.
L’apprentissage du respect
Il faut expliquer à son enfant que la nature est fragile et qu’arracher les racines d’une plante ou piétiner les fleurs les empêche de grandir. Les arbres, les plantes et les légumes qu’on a plantés sont vivants, il faut en prendre soin.
“Le jardin est une bonne école de responsabilisation, ajoute Anne Gatecel. Pour que des tomates ou des radis poussent, il faut les arroser, désherber autour afin qu’ils puissent respirer.” Autant de tâches auxquelles un petit enfant peut apporter sa contribution.
Se sentir responsable de ses plantations et s’occuper d’elles le rend très fier. Pour une fois, il est dans une position de “grand”.
L’expérience de la prudence
La nature est belle… mais tout ce qui vient de la nature n’est pas bon ! Ainsi, certaines plantes ne sont pas comestibles, voire dangereuses.
Il est donc essentiel d’apprendre une règle de base à son enfant : au jardin, il ne doit jamais rien porter à la bouche sans demander à un adulte.
Et puis, il faut aussi faire attention en manipulant les outils, ne pas laisser traîner par terre sa binette ou son râteau car on peut se blesser en marchant dessus. Jardiner devient alors une première expérience de la prudence.
Les grandes questions de la vie
Avec un enfant, le jardin est un lieu magnifique pour discuter de grandes questions. Les plantes, par exemple, sont très différentes les unes des autres, elles ont chacune leur hauteur, leur couleur, leur odeur. Pourtant, ensemble, elles constituent un jardin agréable et harmonieux.
“Un peu comme chez les humains où la diversité crée la richesse”, explique Anne Gatecel. Enfin, comme dans “La bonne idée de Popi” de ce numéro, une fleur toute flétrie qui penche la tête se redresse avec un peu d’eau. Une belle image pour faire comprendre à votre enfant que la vie réserve de belles surprises !