Durant les vacances, nous avons plus de temps pour accompagner notre enfant dans ses apprentissages, notamment celui de la propreté. Pour l’aider dans cette grande étape, mieux vaut faire le point sur quelques idées reçues !
“Profiter de l’été pour lui mettre les fesses à l’air accélère l’apprentissage de la propreté…”
VRAI et FAUX Pour qu’un enfant devienne propre, il doit être capable d’identifier les moments où il a besoin de faire pipi ou caca, de réussir à maîtriser ses sphincters et d’avoir envie de devenir propre.
En ce qui concerne la maîtrise des sphincters, on ne peut pas accélérer ce processus : c’est une question de maturité neuromusculaire. Elle est atteinte notamment quand l’enfant parvient à monter et descendre un escalier en pas alternés. Lui mettre les fesses à l’air ne changera rien !
En revanche, la nudité pourra l’aider à mieux prendre conscience de ses besoins. Tout nu, il a davantage de sensations : il perçoit les écoulements et peut établir un lien avec ce qu’il a ressenti dans son corps juste avant.
“Si les parents sont impatients, l’enfant peut se bloquer…”
VRAI et FAUX Une pression trop forte des parents peut créer l’opposition de l’enfant. Tout est dans la manière de présenter les choses ! On peut lui expliquer que pour aller à l’école, se faire des copains et découvrir des activités, on ne doit plus porter de couches. Il s’agit de stimuler son envie de grandir et donc de devenir propre.
Mais il ne faut pas croire que se séparer des couches est une étape facile : c’est un renoncement à des moments de corps à corps avec ses parents quand ils le changent. Il lui faut donc une sérieuse motivation, l’école en est une !
“S’il a fait pipi ou caca dans le pot, on peut le féliciter…”
VRAI Certes devenir propre est naturel et ne représente pas un exploit. Mais tout de même, faire dans le pot et pas dans sa couche mérite des encouragements ! Car il a bien besoin de soutien dans cette grande et longue aventure faite de progrès et de rechutes.
Certains jours, il réussira à demander le pot à temps, d’autres fois, il n’y pensera pas. Certains jours, il aura envie d’être propre et grand, d’autres non. Il faut laisser le temps au temps, cela peut prendre parfois six mois pour que la propreté s’installe définitivement.
“Mettre bébé à heure fixe sur le pot l’aide à en prendre l’habitude…”
FAUX Se caler sur le rythme de ses besoins pour le mettre sur le pot peut lui éviter de faire dans sa couche. Mais cela ne le fera pas progresser sur le plan de la propreté, car il n’aura pas pris conscience des sensations de son corps. Il est plus utile que les parents lui proposent, quand ils le voient toucher son sexe ou se tortiller : “Peut-être que tu as envie de faire pipi, veux-tu aller sur le pot ?”
Ainsi, ils ne lui imposent pas une lecture (on sait que tu as envie de faire pipi) et lui laissent le choix de sa décision. Tant pis s’il refuse et qu’un accident se produit. Petit à petit, il réalisera que ses parents lui avaient suggéré la bonne attitude : aller sur le pot !
“Il vaut mieux qu’il ne voit pas qu’on vide son pot dans les WC, cela pourrait l’angoisser…”
FAUX Il est vrai que voir partir son caca dans un tourbillon d’eau peut être angoissant pour un enfant : c’est quelque chose de lui qui s’en va. Le mieux est de lui donner des explications claires et rassurantes. On peut lui dire que son caca n’est pas perdu, qu‘il va dans la terre et sert d’engrais pour faire pousser des arbres et des fleurs.
Inutile de rentrer dans les détails trop techniques des stations d’épuration ! Il a simplement besoin d’être rassuré. Faute de quoi, il pourrait se retenir d’aller sur le pot et risquer de développer une constipation.