Quand il se fait mal, quand il a peur ou qu’il est en colère, un petit enfant se met souvent à pleurer. Selon l’émotion qu’elles cachent, ses larmes n’appellent pas la même réponse. Les conseils de la rédaction de Popi pour comprendre bébé et le calmer.
Il pleure parce qu’il a mal
Pas encore très assuré sur ses petites jambes, votre enfant vient de tomber et de s’écorcher le genou. Aussitôt, les larmes coulent à flots. “Il est important que ses parents ne se précipitent pas vers lui avec un air paniqué. Ils lui transmettraient leur inquiétude, ce qui entraînerait un redoublement des pleurs”, insiste Isabelle Filliozat, psychologue, auteur de Au cœur des émotions de l’enfant (éd. Marabout).
Selon cette spécialiste, le plus urgent est de détourner l’attention du petit blessé de sa douleur. Par exemple, en lui faisant examiner son bobo. Sur un ton très calme, vous pouvez lui dire : “Tu as vu, c’est en train de devenir tout bleu ! Oh, il y a un petit caillou dans l’écorchure !” L’idéal est de l’associer aux premiers soins pour l’inscrire dans l’action, lui montrer qu’il n’est pas démuni face à ce qui vient de lui arriver. Il peut aider à coller le pansement ou souffler sur sa bosse. Si les pleurs durent plus de quelques minutes, c’est que la douleur persiste. Il est alors prudent de consulter un médecin.
Il pleure parce qu’il est en colère
Badaboum ! La tour qu’il tentait de construire s’est effondrée. Il éclate en sanglots, donne des coups dans les cubes. Il exprime ainsi sa colère, sa déception et safrustration face à cette situation qui n’a pas suivi le cours espéré. “Ces pleurs, s’ils ne durent pas trop longtemps, ne sont pas de la détresse. Au contraire, ils sont réparateurs : grâce à eux, le petit enfant se libère de la tension accumulée”, décrit Isabelle Filliozat.
Cela ne veut pas dire pour autant que vous n’avez aucun rôle à jouer. Vous pouvez mettre des mots sur cet événement : “Oh oui, tu es très déçu parce que ta tour est tombée !” Le langage est indispensable pour nourrir son intelligence émotionnelle. Petit à petit, il apprendra ainsi à mobiliser son cerveau qui réfléchit (pas celui des émotions) pour tempérer ses turbulences émotionnelles.
Il pleure parce qu’il a peur
Un clown à l’expression un peu inquiétante dans un spectacle, un coup de tonnerre… et voilà votre enfant qui fond en larmes. “Les parents ont souvent tendance à assimiler ce type de pleurs à de la peur. En réalité, c’est plus de la surprise”, prévient Isabelle Filliozat. Mieux vaut donc éviter d’utiliser l’expression “tu as eu très peur !” car elle sème la confusion et empêche votre tout-petit d’y voir clair dans ses émotions.
Comment réagir ? Lui faire un câlin pour l’apaiser, mais pas trop “enveloppant”, afin de pouvoir passer très vite à une autre étape : les explications et l’observation. “Tu sais, le clown, sous son nez rouge, il a un nez comme toi !” “Regarde les éclairs dans le ciel, le tonnerre arrive toujours après…” Le câlin donne une sécurité ponctuelle. Le savoir et la compréhension procurent une sécurité longue durée, et lui donnent un vrai pouvoir pour lutter contre ses peurs.
Il pleure parce qu’il est triste
C’est le drame, son cher doudou a disparu et il est inconsolable. “Son chagrin est très contagieux pour les parents car il est question de séparation. Il réactive leur propre tristesse à chaque fois qu’ils ont dû le laisser à la crèche ou chez la nounou alors qu’ils n’en avaient pas envie”, explique Isabelle Filliozat.
Tout en faisant preuve d’empathie, essayez de ne pas vous laisser envahir par l’émotion de votre enfant, préférez l’action. Il est par exemple possible d’écrire une lettre au doudou, sous la dictée du petit propriétaire ou en l’aidant s’il ne maîtrise pas assez le langage (“Cher doudou, je t’aime très fort et tu me manques, j’espère que tu vas bien…”). Il pourra dormir avec sa lettre ou la poser sur sa table de nuit… Un bon objet de substitution, au moins dans l’immédiat.