Pendant les vacances, le temps d’un week-end ou quelques heures… quels liens les tout-petits tissent-ils avec leurs grands-parents et que leur apportent ces moments passés ensemble ? Un pédopsychiatre éclaire les témoignages de parents et de grands-parents dans le numéro de janvier.
Grands-parents et petits-enfants, ce lien qui fait du bien
- “Je ne suis pas très sévère avec Mia, ma petite-fille de 2 ans. Quand elle s’acharne à dire non, je n’entre pas en opposition avec elle, je change de sujet. Mon rôle n’est pas de l’éduquer, je laisse ça à ses parents !” Monique, grand-mère de Mia
→ L’éclairage de Frédéric Kochman, pédopsychiatre, auteur de “Grands-parents, le rôle de votre vie”, Solar Éditions.
Les grands-parents sont souvent plus souples que les parents sur les règles éducatives. Ils peuvent raconter deux histoires du soir au lieu d’une, admettre que leur petit-enfant choisisse son menu et fasse l’impasse sur les légumes pour un repas ! Cette parenthèse durant laquelle il y a moins d’interdits fait beaucoup de bien à l’enfant, car il se sent plus libre. Il supporte d’autant mieux l’autorité au quotidien qu’il peut bénéficier de temps en temps de ces “soupapes”. Mais les grands-parents ne doivent pas renoncer pour autant à imposer un cadre : cette absence de limites serait très angoissante pour leur petit-enfant. Et prendre le contre-pied des bases éducatives posées par les parents ne serait pas très respectueux pour eux. Enfin, les grands-parents n’ont pas à tout supporter, notamment l’impolitesse, malgré tout l’amour qu’ils portent à leur petit-enfant !
- “Notre petit-fils de 3 ans aime beaucoup qu’on lui montre des photos de son papa quand il était bébé. Nous avons même gardé un petit camion porteur qui lui appartenait et Théo se l’est approprié !” Madeleine, grand-mère de Théo
→ L’éclairage de Frédéric Kochman, pédopsychiatre
Ces souvenirs que les grands-parents transmettent à leur petit-enfant sont très précieux pour lui. Ils lui permettent de trouver sa place au sein de l’arbre généalogique familial. Il se sent quelqu’un, parce qu’il appartient à une famille et s’intègre dans une histoire ! Cela l’aide à construire sa personnalité et à grandir dans un environnement rassurant. Et puis, savoir que Papa et Maman ont été petits comme lui et sont maintenant devenus des adultes lui offre des perspectives d’avenir très stimulantes : comme eux, un jour, lui aussi deviendra un “grand” !
- “Quand mes parents le gardent, Louis fait toutes sortes d’activités avec eux que nous n’avons pas souvent le temps de partager avec lui. Ils l’emmènent au zoo, font de la pâte à sel, des gâteaux. Il est ravi, et nous aussi !” Karine, maman de Louis, 2 ans et demi
→ L’éclairage de Frédéric Kochman, pédopsychiatre
Les enfants sont pris, tout comme leurs parents, dans le tourbillon des rythmes de vie. Ils sont donc demandeurs de temps calmes, où ils n’auront pas à se dépêcher, où ils pourront préparer un gâteau ou faire une longue balade en forêt. Or, les grands-parents – surtout ceux qui sont à la retraite – peuvent leur offrir ces temps-là. Moins stressés par les contraintes du quotidien, ils sont parfois plus patients que les parents et n’hésitent pas, eux, à sortir tout le matériel pour faire de la peinture ! Qui sait aussi si, inconsciemment, ils ne cherchent pas à rattraper ce qu’ils n’ont pu donner à leurs propres enfants ? Et même si ces derniers peuvent ressentir une petite pointe de jalousie devant le spectacle de ces grands-parents “parfaits”, au fond, ils leur sont très reconnaissants de consacrer autant d’énergie à leurs petits-enfants !