Chat, chien ou cochon d’Inde… ? Vous envisagez d’accueillir un animal à la maison, mais lequel choisir et comment cela va-t-il se passer avec votre tout-petit ? Les conseils de François Beiger, zoothérapeute…
Un projet familial
Avoir ou ne pas avoir un animal à la maison ? Telle est la question, qui demande réflexion du côté des adultes : “Il y a une vraie responsabilité des parents, confirme François Beiger, zoothérapeute, fondateur de l’Institut Français de Zoothérapie et coauteur de Mon petit guide des animaux familiers (Rue des Enfants). Quand on prend un chien, il faut bien avoir en tête que c’est quinze ans de vie commune qui s’annoncent. Et qu’il s’agit d’un projet familial.”
Une fois la décision prise, reste à réfléchir au choix de l’animal qui viendra rejoindre notre famille. Selon François Beiger, le chien demeure l’animal idéal pour l’enfant : “Il se noue avec lui une complicité particulière, c’est un confident, plus que le chat. On pourrait dire que le chien est un accompagnateur, le chat plutôt un colocataire à respecter.”
Une présence bienfaisante
Côté félin justement, le spécialiste souligne des qualités spécifiques : “Le ronronnement est intéressant par sa dimension apaisante. Et puis c’est plaisant, un chat qui vient se coller contre vous. Mais attention aux griffes !” Dans la catégorie des rongeurs, François Beiger préfère le cochon d’Inde : “Celui à poil long, ou le rosette qui a un côté burlesque très attachant.”
Au-delà d’un compagnon au quotidien, l’arrivée d’un animal dans la vie d’un tout-petit est riche de bienfaits. “Via l’animal, l’enfant prend conscience de lui-même. Il réalise que, comme lui, son chien n’aime pas qu’on l’embête. Ou que, comme lui, il a besoin de boire régulièrement”, explique François Beiger.
La présence d’un animal favorise aussi le développement de son empathie. Pour les plus timides, le chien aura un rôle de médiateur et facilitera le contact avec d’autres enfants, lors des balades ou des sorties au parc.
Il peut aussi être un soutien dans l’éducation. “Face à son animal, l’enfant veut se présenter positivement”, rappelle François Beiger. Il ne veut pas goûter ce qu’il y a dans son assiette ? On peut lui parler du chien qui, lui, mange ce qu’il y a dans sa gamelle. “Il faut y mettre de l’humour, si c’est fait dans le jugement et de façon trop stricte, ça ne marchera pas”, tempère le zoothérapeute. Sans oublier qu’un animal à la maison va lui faire gagner en responsabilité.
Ce n’est pas un jouet !
Dans ce domaine, le rôle des parents est évidemment primordial. À eux d’expliquer, dans un premier temps, que le chien ou le chat de la maison n’est pas une peluche mais bien un être vivant qui nécessite qu’on le traite comme tel. Et qui a également des besoins que le petit peut nous aider à satisfaire.
“Tout passe par les parents”, rappelle François Beiger. Ce sont eux qui font le pont entre l’animal et l’enfant. Il est l’heure de préparer le repas de l’animal ? L’enfant peut verser les croquettes dans la gamelle du chien ou découper avec un couteau rond les endives pour le cochon d’Inde – d’autant que ces petits gestes font travailler sa motricité fine – sous l’œil de son père ou de sa mère.
Autonomie, responsabilité… L’animal est aussi un formidable compagnon de jeu pour l’enfant. Ils partageront des temps ludiques où le petit et son ami à quatre pattes vont courir ensemble, où l’enfant va lancer une balle pour que son compagnon le rattrape. Sans oublier ces autres instants qui scellent une vraie complicité : les moments de tendresse, quand l’animal réclame une caresse.
Cependant, il faut bien garder en tête que la vigilance est de mise. “Une morsure ou un coup de griffe sont vite arrivés. Un enfant n’a pas encore toute la notion du vivre ensemble avec un animal”, rappelle François Beiger. On ne laisse donc jamais un tout-petit seul avec l’animal de la maison. Sous la surveillance des parents, ce sont ainsi de belles amitiés qui vont se développer.
Quand l’animal précède l’enfant
Il est de plus en plus fréquent qu’un bébé arrive dans une famille où vit déjà un animal. Or, souligne François Beiger, comme pour un grand frère ou une grande sœur, “le bébé est un concurrent aux yeux de l’animal. Il va perturber la hiérarchie établie”. Il convient donc d’expliquer à l’animal les changements qui vont survenir dans la maison, comme à une personne… Oui, oui !
“En revanche, une fois le bébé arrivé, précise François Beiger, on sanctuarise sa chambre. L’animal n’a pas à y entrer. Mais on ne le délaisse pas pour autant et on lui consacre du temps, comme avant la venue du nouveau-né.”
Il a peur des animaux ?
Pour un tout-petit, un animal, c’est impressionnant. Il pleure à l’approche d’un chien ? Il se raidit quand un chat le frôle ? “Il ne faut surtout pas forcer l’enfant”, prévient François Beiger. On peut tenter “de trouver le fondement de cette inquiétude, et la travailler”. Pour faciliter le contact du petit avec les animaux, le zoothérapeute conseille la lecture : des histoires dans lesquelles les animaux apparaissent sous des traits bienveillants et sympathiques (voir notre sélection ci-dessous)…