Noël… la fête de l’enfance par excellence ! À tel point que l’arrivée d’un enfant dans une famille oblige ses parents – et ses grands-parents – à réfléchir à leur façon de célébrer Noël. Chacun ses attentes, chacun ses habitudes… il y a souvent matière à discussion ! Décryptage et témoignage dans le supplément pour les parents du magazine Popi.
Premiers Noëls de bébé : petits arrangements en famille…
“Notre fils est né en janvier… si bien qu’à son premier Noël, il avait presque un an. On se réjouissait tous les deux de lui faire découvrir cette fête. Pour ma femme, c’était clair, on allait le fêter chez ses parents à elle. Mes parents à moi sont séparés, c’est plus compliqué, et ils étaient déçus.” L’approche du mois de décembre sonne comme un compte à rebours et, à l’image de Gérald et sa compagne, nombreux sont les parents qui prennent alors conscience que Noël, ça se discute !
Vous allez où, à Noël ?
Pour une grande majorité de familles, Noël se fête en rassemblant les générations. On y voit le moment de confirmer le lien, l’attention et l’affection qu’on se porte. La naissance du premier petit-enfant remodèle la fête, car tout le monde rêve de se rassembler autour de lui : grands-parents, oncles et tantes, et arrière-grands-parents. Quand les familles sont recomposées à l’une ou l’autre des générations, la liste s’agrandit encore. “Une pression s’exerce sur le jeune couple, constate le sociologue Gérard Neyrand, car les habitudes ne sont pas prises et il peut être difficile pour les nouveaux grands-parents d’admettre que non, ce ne sera pas forcément comme ça l’a toujours été.” Or, relève-t-il, “la famille est tellement le lieu de l’affectif que le dialogue est parfois compliqué. Noël est la fête des enfants, mais souvent l’occasion de tensions entre les adultes” ! Pour que ce moment soit agréable pour tous, dialogue et négociation sont les maîtres mots.
Noël en héritage
Chacun transporte avec lui une histoire, une tradition. “Quand j’étais petit, on mangeait très peu le 24 au soir. Mais au retour de la messe de minuit, on avait droit à un chocolat chaud et un croissant”, se souvient Jean, qui n’a pas perpétué ce rituel. “J’ai hérité de tout le folklore alsacien, raconte Dorothée. Début décembre, je me lance dans la pâtisserie, la décoration… La façon dont ma belle-famille fête Noël me paraît beaucoup plus pauvre, presque triste !” “Ici, à Lyon, c’est le 8 décembre qui marque le début de Noël, avec la fête des Lumières. Ce jour-là, le sapin doit absolument être décoré !” explique, de son côté, Sylviane.
Inventer sa façon de fêter Noël
“Ma belle-sœur prend vraiment plaisir à faire exister le Père Noël aux yeux de ses enfants. Je suis un peu mal à l’aise, je vois ça comme un mensonge, mais je ne veux pas être le rabat-joie”, raconte Fabrice. C’est peut-être autour des cadeaux que la remise en question est la plus fréquente. Jennifer, agacée par le côté “conso” de la fête, a osé faire évoluer les habitudes : “Pour les deux premiers Noëls de notre fille, nous nous sommes laissé surprendre par les cadeaux : c’était trop ! Elle n’a pas besoin de vingt jouets ! C’était tellement évident qu’il n’a pas été difficile d’en parler. Depuis, les grands-parents offrent plutôt des choses qui durent :
les cours de ski, un abonnement…”
Laure, elle, a décidé d’offrir des jouets de seconde main à ses enfants : “J’ai expliqué ma démarche écoresponsable à la famille en amont, et elle l’a respectée.” Quant à Fabrice, il a baissé les bras : “Mes parents et mes beaux-parents couvrent nos enfants de cadeaux de mauvaise qualité. On en a discuté, mais c’est comme si c’était plus fort qu’eux. Ça leur fait tellement plaisir que j’ai laissé tomber. Après, on fait le tri.” Autour du sapin, décrypte le sociologue, les choix des autres membres de la famille viennent parfois “contredire les valeurs éducatives prônées par les parents”. Là encore, le dialogue et les explications seront nécessaires – après coup et hors de la présence des enfants – pour que tous installent, peu à peu, l’esprit de Noël qui leur convient.
Et chez vous, comment ça se passe ?
“Nous sommes de religion musulmane, mais j’ai toujours fêté Noël et je continue avec mes enfants. Je pense que mes parents y voyaient un moyen de s’intégrer. J’ai expliqué à mes deux filles que Noël ne fait pas partie de notre religion, que c’est l’anniversaire du prophète Jésus. J’aime cette ambiance féerique, qui fait rêver, avec les cadeaux sous le sapin. Elles ont de la chance : on fête Noël et les deux Aïd !” Samira
“L’arrivée de mes enfants m’a poussée à réfléchir sur Noël. Juste les cadeaux et le Père Noël, ça ne m’allait pas. Moi qui étais très éloignée du catéchisme de mon enfance, je leur ai lu l’histoire de la naissance de Jésus. Ça m’a semblé plus cohérent.” Sabine
“J’adore cette fête ! Notre fille est la première petite-fille des deux côtés, alors on la “partage” avec les grands-parents, les oncles et tantes. On réunit nos deux familles chez nous le 24 au soir, et comme c’est un jour où je travaille, tout le monde participe à la préparation du repas. Pour nous, Noël est avant tout un moment pour se retrouver, nous ne tenons pas compte de la dimension religieuse.” Jennifer
“Noël est un marathon que je redoute chaque année. On file en Bretagne dans la famille de mon compagnon, puis deux jours après, on va à Paris, dans la mienne, avant de faire un détour par le Massif central pour rendre visite à une mamie. À la fin, on n’en peut plus, ce n’est pas du tout reposant.” Laurie