Un nouveau bébé arrive bientôt ! Que de changements à prévoir pour vous… et pour votre “petit” qui va devenir grand frère ou grande sœur ! Ces conseils du magazine Popi vous aideront à préparer, en trois temps, votre jeune enfant à accueillir un nouveau-né dans la famille.
Avant l’arrivée de bébé
Ça y est, vous le savez, vous attendez un nouveau bébé. Les yeux posés sur votre enfant encore petit, vous vous demandez bien comment le lui dire. La plupart des parents attendent le moment de lʼannonce à tous les proches, après la première échographie. Mais il y a des cas particuliers. “Jʼétais super malade, et Cléophée très inquiète, se souvient Marie. Je lui ai donc expliqué assez tôt ce qui se passait.”
Les parents sont parfois pris dʼun curieux trac quand il sʼagit dʼannoncer une grossesse à leur(s) enfant(s). “Ce nʼest ni un cadeau, ni une vacherie, souligne Bernard Geberowicz, psychiatre et auteur de “On attend un nouveau bébé” (Albin Michel, 2007). On ne fait pas un bébé en fonction des autres enfants.” Le thérapeute suggère de dire quʼil va y avoir un enfant de plus dans la famille, “pour quʼil comprenne quʼon ne va pas le remplacer”. Inutile de trop en faire, dʼaborder des inquiétudes que lʼenfant nʼa peut-être pas (“Ne tʼen fais pas, le bébé ne prendra pas ta place.”).
Les livres sont dʼune grande aide pour parler de la grossesse et des bébés. “Jʼavais un album qui expliquait la grossesse mois par mois. Il y a une page que Cléophée a beaucoup gribouillée !” sourit Marie. On peut aussi montrer à son enfant les photos de lʼépoque où il était dans le ventre de sa maman, ses premières heures, ses premières semaines… Et lui faire remarquer que des copains autour de lui sont aussi devenus grands frères ou grandes sœurs.
Cependant, “il ne faut pas le faire grandir trop vite sous prétexte quʼun bébé arrive”, conseille Bernard Geberowicz. Si la grossesse est bien présente par ce ventre qui sʼarrondit, et le futur bébé évoqué dans les conversations, la vie ne tourne pas autour de lui ! “On parlait du bébé un peu, pas trop, témoigne François. On laissait venir les questions.” Les sautes dʼhumeur de votre petit(e) ne sont pas non plus nécessairement liées au bébé à venir.
Il y a mille manières dʼassocier lʼenfant à la grossesse. “À son niveau, précise Bernard Geberowicz, on ne lʼemmène pas aux échographies !” Le petit peut, sʼil le souhaite, toucher le ventre de sa maman, lui parler, aider ses parents à préparer la chambre du bébé, jouer avec une poussette et une poupée… “L’idée est qu’il ne faut ni le forcer, ni lʼempêcher”, résume le thérapeute.
À la maternité
Peut-être faudra-t-il partir en pleine nuit, dans la précipitation… Autant que votre enfant soit prévenu. Peu avant la naissance, expliquez-lui que vous devrez partir à la maternité, qui viendra le garder, que son papa reviendra vite mais que sa maman sera absente quelques jours… Ainsi, votre petit ne sera pas désarçonné si, un matin, il trouve son papi dans la cuisine !
Père de trois enfants, Matthieu a chéri ces quelques jours de tête-à-tête avec les “grands” : “Ce fut un moment spécial, différent, rythmé par les visites à la maternité.” Pour la rencontre avec le bébé, il a emmené les “grands” choisir un doudou à lui offrir. Toutefois, la découverte du nourrisson nʼest pas forcément mémorable. “Clémence était surtout contente de voir sa maman, se souvient François. Lʼintérêt pour son petit frère est venu progressivement.”
Bébé est à la maison !
Voici bébé à la maison. Le “grand” a pu, selon son envie, faire un dessin, aider son papa à préparer un gâteau ou acheter un bouquet de fleurs pour le retour de Maman et lʼarrivée du bébé. Et après ? “Une naissance est un chamboulement pour toute la famille, observe Marie, mère de trois filles. Il faut du temps pour que chacun trouve sa place.” Patience !
Dans les premiers jours, parfois sportifs, Matthieu se souvient avoir gardé les “grands” à la maison, “de peur quʼils ne se sentent exclus. Finalement, ils sont allés un peu au centre de loisirs, et en sont revenus ravis. Peut-être avaient-ils besoin de moments à eux.” Des moments à eux, avec leurs parents, avec le bébé… Un équilibre délicat mais essentiel à trouver. “Pour ses contacts avec le bébé, on répondait à la demande de Clémence, selon quʼelle voulait observer, aider, ou faire autre chose, raconte François. Sa vie ne tournait pas autour du bébé. On continuait à faire des choses avec elle, pour elle.” Une balade avec Papa quand Maman fait la sieste, une histoire avec Maman pendant qu’elle allaite ou que Papa donne le bain… On trouve des solutions pour accorder de lʼattention au “grand” sans négliger le “petit”, et inversement !
La jalousie que lʼon redoute ne vient pas toujours, ou pas tout de suite, ou n’est pas forcément dirigée contre le nouveau-né. “À cette période, Cléophée était très dure avec nous ! dit Marie. Elle nʼa jamais eu de geste agressif envers le bébé.” Sʼil y en a, il faut les interdire fermement, dire à son enfant quʼil a le droit de ne pas être content, mais pas de faire du mal au bébé. Que vous devez protéger le bébé tout comme vous devez le protéger, lui. “Il nʼest pas forcé dʼaimer le bébé, signale Bernard Geberowicz.
Lʼattachement va se construire petit à petit, accompagné de toute une palette de sentiments, de la rivalité à la protection…” Une fratrie !